Photographie

Bonjour,

Il y a 3, 4 ans une idée a traversé ma tête : fabriquer une fausse chambre photographique et planquer un appareil numérique dedans pour faire des photos de camp ; jusque là c’était sensé et puis je me suis dit : « pourquoi une fausse ? ».
Les ennuis ont commencé, la quête des renseignements, l’achat d’un premier appareil, les bouquins et comme si ça ne suffisait pas, mon cerveau certainement encore embué des vapeurs des libations du dernier camp m’a suggéré d’abord d’une petite voie puis de manière péremptoire : « Pourquoi ne monterais-tu pas un labo photo pour un Rendez-vous ?».
Bon depuis j’ai réuni pas mal de matériel, de livres et dans une partie du grenier j’ai créé mon atelier photo.
Pour cette fois je vais vous montrer une partie de ce qu’on appelle une collection et par la suite je détaillerai et vous montrerai jusqu’où peut vous mener une idée bizarre.

Comme quoi des idées bizarres peuvent donner lieu à de grandes satisfactions. Tout ce matériel, datant pourtant de plus ou moins 150 ans est beau et très bien fait ; j'ai du plaisir à le manipuler et un infini respect pour l'ingéniosité et la qualité du travail des photographes de cette époque car ils devaient être chimistes et bricoleurs de génie, patients et s'adapter aux dures conditions du terrain.

Sujet prometteur et passionnant!
Comme quoi il ni a aucune limite dans la pratique de la reconstitution!

Notre Grincheux va poursuivre son post et ensuite il va se faire un plaisir de passer par la case présentation!

Wow, je suis sur le cul!

Pour ce qui est de la découpe de tes cartonnages dont a parlés, je pense que le type d'outil que je t'ai suggéré devrait aller Tip Top!


Voilà deux personnages qui on fait énormément pour le Old Time!
Sans eux ( et quelques autres ) je ferai probablement du pédalo

Citation :

...une idée a traversé ma tête : fabriquer une fausse chambre photographique et planquer un appareil numérique dedans pour faire des photos de camp ; jusque là c’était sensé et puis je me suis dit : « pourquoi une fausse ? ».
Les ennuis ont commencé,...

C'est marrant Norbert, je suis dans ce cheminement... t'as pu voir ma fausse chambre, là j'ai un "Photographer wagon" en préparation et si ça continue va falloir que je saute le pas...et les ennuis vont commencer !
Mais alors quand je voie ta collection d'ennuis, je suis en train de craquer...

J'ai pu voir les cartonnages photo autant vous dire que c'est TIP TOP !

Vivement que tu nous expliques un peu tout ce beau matériel...

J.B.Books a écrit:

Citation :

...une idée a traversé ma tête : fabriquer une fausse chambre photographique et planquer un appareil numérique dedans pour faire des photos de camp ; jusque là c’était sensé et puis je me suis dit : « pourquoi une fausse ? ».
Les ennuis ont commencé,...

C'est marrant Norbert, je suis dans ce cheminement... t'as pu voir ma fausse chambre, là j'ai un "Photographer wagon" en préparation et si ça continue va falloir que je saute le pas...et les ennuis vont commencer !
Mais alors quand je voie ta collection d'ennuis, je suis en train de craquer...

Ainsi disparu J.B. Books, entre deux plaques de verre!

Re,
J'abuse, la dernière photo (chambre) devrait se trouver juste après le 1er paragraphe et avant la légende 1-.
Histoire de remuer le couteau dans la plaie ce n'est qu'une partie du matos, venez au Rendez-Vous vous verrez le reste...
Lloyd, tu sais le pédalo ça n'aurait rien changé je pense que tu aurais reconstitué le 1er construit et qu'en plus tu nous aurais gonflé avec un sujet dont on n'a rien à f.....
Amicale poignée de main à vous Deux.

Grincheux a écrit:

Re,
Lloyd, tu sais le pédalo ça n'aurait rien changé je pense que tu aurais reconstitué le 1er construit et qu'en plus tu nous aurais gonflé avec un sujet dont on n'a rien à f.....

je crains que tu ai raison!!
premier modèle, c 1890

John A. Coffer, un artiste pur jus ! visiter son site, il réalise des merveilles au collodion !

Hello Grincheux , content de te lire .
Pour avoir eu l’honneur de visité l'atelier et vu la collection de notre ami il y a quelques jours , je peux vous certifier que comme à son habitude il n'a pas fait les choses a moitié .
La collection est impressionnante , et j'ai découvert des choses dont je ne soupçonnais même pas l'existence .
C'est grandiose

Bill

Je travaille à un condensé des différentes techniques, c'est pas facile mais je vais essayer de faire un résumé.

Pour vous faire patienter cet article paru dans :
Article du New York Herald Tribune (1901)

« La plus grande chambre noire au monde »
Chicago possède à l'heure actuelle la plus grande chambre noire du monde. On s'en sert pour prendre des vues le long du chemin de fer de Chicago à Alton. Elle permet d'obtenir les plus grandes plaques photographiques qui existent : 2,44 m sur 1,06 m de largeur.
Cette chambre a été construite par la Compagnie des Chemins de Fer de Chicago. Elle était d'abord destinée à prendre des photographies de trains spéciaux et à être exposée à l'Exposition de Paris. L'instrument est transporté d'un endroit dans un autre au moyen d'une voiture plate attachée à une locomotive et demande le concours de plusieurs hommes pour être mise en place et montée quand on veut s'en servir.
Les chassis pèsent à eux seuls 226 kg. La chambre pèse 507 kg.

Je ne vais pas vous faire un cours sur la photographie; grâce à internet et aux nombreux livres disponibles, si le sujet vous intéresse, vous aurez matière.

De la chambre obscure à la sténopé.

Le principe de la chambre obscure est connu depuis + ou – 350 ans avant JC, Euclide vers 250 avant JC en fait une description : dans une pièce obscure si l’on fait un trou dans le mur de façade la lumière y pénètre ; Si l’on place un sujet devant ce trou une image inversée (tête en bas) de cet objet est projetée sur le mur arrière de la pièce.
En 1550 Cardan perfectionne le système en plaçant une lentille à la place du sténopé (du trou), l’image est plus nette. Cette image servira à reproduire à une échelle exacte les dessins de monuments, châteaux …Mais on ne savait pas fixer (garder) cette image.

La photosensibilité

Des essais empiriques effectués de 1750 au début de 1800, laissent à penser que certaines substances ont la propriété de noircir à la lumière et donc que la différence de réflexion de cette lumière donne une image, mais on ne sait toujours pas la fixer.
C’est en 1822 que Niepce parvient après 8 heures d’exposition à fixer et conserver une image en impressionnant une plaque de verre enduite de bitume de Judée, donc de réaliser la 1ere photo positive. Il appelle cette image Héliographie (écrire avec le soleil).
Daguerre reprend le procédé en le rendant plus facile à exploiter vers 1839 et d’autres prirent le relais amenant d’autres techniques qui permirent une grande diffusion de la photographie en une trentaine années.
Pour résumé les 1eres photographies sont positives, uniques, fixées sur des plaques métalliques cuivrées et argentées ; on les appelle Ambrotype , Ferrotype, Daguerréotype ou Tintype. Le collodion humide, procédé sur plaques de verre, fixe un négatif, il suffit de mettre un fond noir derrière ce négatif pour le transformer en positif. Ce procédé est aussi employé sur plaque de cuivre peinte au vernis au collodion noir ou brun ; moins fragile et coûteux que le verre, ce procédé eut beaucoup de succès, il fût breveté aux Etats Unis sous le nom de Tintype.
Le négatif papier s’appuie sur un concept employé encore aujourd’hui (l’argentique) : le développement de l’image latente et bien sûr il permet la reproduction de la photo en positif. Ce procédé à l’époque manquait de finesse, on lui préférait le négatif sur verre qui permettait une image de bonne qualité en la fixant en positif (usage unique) ou en la reproduisant, l’image étant de moins bonne qualité.
Je me rends compte qu’il est difficile de rendre compte de toutes ces techniques en un résumé, ce qu’il faut avoir en tête c’est que tous ces procédés se chevauchent qu’ils s’appuient les uns sur les autres et s’améliorent au fil des essais. Par exemple, le collodion humide devient collodion sec et limite à quelques secondes des expositions de plusieurs minutes. Les plaques au gélatino bromure d’argent arrivent en 1870, permettent grâce à leur facilité d’emploi une grande diffusion de la photographie.

Les chambres photographiques.

Elles suivent et évoluent en fonction des procédés mais restent un peu les mêmes ; à l’avant des lentilles (objectif), à l’arrière une plaque sensibilisée et entre les 2 un soufflet de réglage.
Il en existe de toutes tailles, des portatives, d’autres de studio.

1-ma première photo lors d’un camp à thème à la Green Horn association. C’est vrai elle n’est pas terrible mais lorsque le résultat en sortie de chambre noire m’est apparu, j’ai dansé pour la première fois une gigue sous l’auvent de la cantina.

J'imagine la joie que tu as du avoir quand ton tirage est apparu ! Pour en arriver là c'est déjà beaucoup de paramètre à gérer ! Sûr, celles de cette année seront meilleures !
Tu ne nous a pas précisé le procédé que tu as utilisé pour tes photos...

Good job Grincheux !

M'ouais, brave cuisine tout ça, qui demande beaucoup de temps et de boulot...
j'ai appris quelques trucs et termes...

Bonjour,
En fait dans le porte plaque de la chambre j'ai mis un papier photographique 9x12...
Ma grande excuse pour ces 2 photos
- il fallait que je détermine la focal de l'objectif. Au pif
- temps de pose au bouchon obturateur. Au pif
Et cela fait je n'avais aucune idée de ce que j'avais obtenu. J' avais préparé mes 4 bains (revelateur et fixeur du négatif + 2 autres pour le tirage papier).
Je n'avais jamais mis les pieds dans un labo, encore moins dans une chambre noire sans lampe inactinique ,j' étais déjà content de voir quelque chose sur le négatif... à la sortie.
Pour le tirage papier j'ai utilisé l'agrandisseur photo en carton (voir photo n° 5 début article) mon négatif dans la partie haute et le papier dans le tiroir en bas de l'appareil, j'ai dirigé le haut de l'appareil vers le soleil et après une exposition au pif j'ai obturé le haut de l'agrandisseur.
Retour en chambre noire pour le tirage...
J'étais heureux comme un gosse.

je ne sais pas encore quel procédé je vais choisir peut être quelque chose comme les plaques de verre au gélatino bromure.

j’espère que j'ai répondu à ta question.

Pourquoi des excuses ??? Je trouve ça déjà super d'avoir pu fixer quelques chose sur le papier ! Quand on connait la difficulté à gérer les différents paramètres pour en arriver à un résultat correct ! Vivement tes prochaines !

J'ai eu la chance le W.E dernier d'inviter à Langtry J.F cholley, un artiste photographe spécialisé dans les techniques anciennes. Il est venu faire des essais de Ferrotype. J'ai pu voir le procédé et les manipulations du début à la fin. Autant te dire que même lui n'était pas sûr de ses résultats... Bravant le mistral, il a pu effectuer tout de même 3 tirages.
Dès que je les reçois, je les posterais ici.

A bientôt,

voila ;ça c'est de la reconstit! de la vraie ; j'adore!!!

mister mac corkingdale a écrit:

voila ;ça c'est de la reconstit! de la vraie ; j'adore!!!

C'est exactement les mots que j'ai eu le W.E dernier ! On a du réfléchir à une pose, prendre des expressions pendant que le photographe préparai son matériel... enfin tout comme il y 130 ans !

Superbe expérience.

Voici les tirages ferrotype (sur plaque de fer) de J.F Cholley artiste photographe. Ce jour là, le Mistral soufflait et temps nuageux...




Le procédé Ferrotype fut mis au point par le français Adolphe Alexandre Martin (1824-1896) qui cherchait un procédé permettant d’améliorer le travail de gravure sur plaques pour les imprimeurs.
En 1853, il tente l’expérience de remplacer la plaque de verre utilisée dans le procédé Ambrotype par une fine plaque de fer recouverte d’un verni noir (ou brun) au collodion. Il obtient ainsi une image positive qui peut ensuite être facilement gravée sur la plaque de fer puis imprimée. Bien que Martin constate la qualité des images qu’il obtient par ce procédé, à aucun moment il ne réalise l’intérêt commercial qu’il pourrait en tirer.

En 1855 Hamilton Smith (1819-1903), qui est professeur de chimie au collège Kenyon de Gambier dans l’Ohio (Etats-Unis), reprend les travaux de Martin et reproduit la même expérience. Un de ses élèves - Peter Neff Jr - voit tout de suite le potentiel offert par ce moyen bon marché de reproduction d’images. Il propose à son professeur de se charger de l’industrialisation de ce procédé qu’il fait breveter en février 1856 sous la désignation de « Melainotype ». Par la suite un autre élève du College Kenyon - Victor Moreau Griswold - se lance à son tour dans la production de plaques de fer photosensibles. Il appellera son produit « Ferrotype ».

Comme l’ambrotype, le ferrotype utilise une base photosensible au collodion. Celle-ci est étalée sur une plaque de fer de 0,15 mm d’épaisseur qui a été préalablement recouverte de vernis noir. L’image ainsi obtenue est un positif direct.
Simple, rapide, peu coûteux, donnant d’assez bons résultats, le Ferrotype connaîtra un énorme succès commercial et perdurera jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale en Europe.
Les Ferrotypes seront déclinés en différents formats et présentations. En Europe, on les retrouvera présentés sous un cadre en papier décoré. Aux Etats-Unis, ils seront montés dans des écrins similaires à ceux utilisés pour les Daguerréotypes ou les Ambrotypes. Avec l’apparition d’appareils photographiques à multiples objectifs, ils permettront également la production de photographies de petit format « Gem », vendues par lot de 12 et montées au format Carte de Visite.

Comme les autres types d'images noir et blanc, les Ferrotypes peuvent être rehaussés de couleurs appliquées au pinceau par des artisans photographes. Néanmoins, un Ferrotype peut être abîmer par l'oxydation, par des rayures ou des abrasions. Un beau Ferrotype, parfaitement préservé, est rare.

Wow, le résultat malgré les mauvaises conditions météo est vraiment pas mal!!!

Tout simplement ............. Épatant

Voici les tirages ferrotype (sur plaque de fer) de J.F Cholley artiste photographe. Ce jour là, le Mistral soufflait et temps nuageux...

Voila une expérience plus qu’intéressante.... J'aurais bien voulu en être.
I a travaillé avec une chambre ancienne ou avec sa chambre moderne ?
Le résultat est superbe l'effet du mistral donne bien l'idée de la difficulté des temps de pose long et nous donne une idée en nous en servant de photo "d'art" que nous pourrions faire...

BRAVO.

Il a travaillé à partir d'une chambre Américaine des années 50 surnommée "le tracteur" a cause de sa robustesse et de son poids.