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| Billy the Kid | |
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| Sujet: Billy the Kid Mer 23 Nov - 22:52 | |
| La photo de Billy the Kid vendue à 2,3$ millions. Par Eric Veillette. Blog Historiquement Logique! Cette seule photo officiellement reconnue par l'ensemble des historiens aurait été prise à Fort Sumner, Nouveau-Mexique, en 1880. Le célèbre hors-la-loi du Far West connu sous le nom de Billy the Kid fait une fois de plus la manchette. Le 25 juin dernier, l’unique photo le représentant et qui soit officiellement reconnue par l’ensemble des historiens[1] fut vendue lors des enchères du Brian Lebel’s Old West Show and Auction à Denver, Colorado, pour la modique somme de 2,3$ millions. Le nouveau propriétaire en est donc le milliardaire William I. Koch. C’est dire à quel point la renommée d’un personnage historique peut encore connaître des retombées économiques importantes. La compagnie assure qu’en 22 ans d’activités c’est la première fois qu’un item atteint un prix aussi élevé. Il faut aussi comprendre que cette photo a une histoire particulière. Billy the Kid la portait sur lui au moment de son arrestation par le Shérif Pat Garrett en décembre 1880. Lors d’un arrêt au village de Fort Sumner, au Nouveau-Mexique, il échangea cette photo à Deluvina Maxwell, la servante amérindienne de la riche famille Maxwell, qui lui remit alors une écharpe afin de le tenir au chaud durant le reste du trajet le conduisant vers la justice. cet échange se déroula à l’intérieur même de la grande maison des Maxwell. Par la suite, le Kid eut droit à un procès, qui n’a d’ailleurs laissé que peu de trace dans les archives. Le juge le condamna à être pendu le 13 mai 1881, mais le volubile jeune homme s’évada deux semaines avant en tuant ses deux gardiens. Moins de trois mois plus tard, Garrett annonçait publiquement avoir tué le jeune hors-la-loi. En 1926 se publiait The Saga of Billy the Kid de Walter N. Burns, qui connut un immense succès. L’image romancée et trafiquée que Burns donna au personnage influença longtemps les auteurs et le cinéma. Mark Dworkin mentionne que les historiens académiques ont commencé à s’intéresser sérieusement au folklore western seulement à partir des années 1960[2], bien que Sonnichsen et Morrison aient fait un travail honnête dès 1955[3], ce qui nous montre bien que la vérité historique avait été jusque-là diffusée avec peu de rigueur. En dépit de son style littéraire parfois sensationnaliste, Burns avait, pour son époque, réalisé un effort respectable en se rendant au Nouveau-Mexique afin de collectionner les témoignages de quelques survivants. Parmi eux, Paulita Maxwell, devenue alors Mme Jaramillo. Bien qu’elle le niait à l’époque, elle avait été l’une des petites amies du Kid. À propos de cette fameuse photo, elle raconta à Burns que celle-ci avait été prise par « un photographe itinérant qui est passé par Fort Sumner en 1880 »[4]. Elle ajouta que « Billy a posé debout dans la rue près du Old Beaver Smith’s Saloon »[5]. Ce dernier détail semble difficile à croire. En observant la photo, elle ne donne pas l’impression d’avoir été prise en extérieur. Comme on aurait pu s’en douter, Paulita précisa son mécontentement à l’égard de cette photographie, affirmant qu’elle ne rendait pas justice à Billy. La vieille dame expliqua ensuite que l’échange de la photo contre l’écharpe avec Deluvina se serait effectué loin de chez elle dans une petite cabane de détention. Pourtant, les historiens, qui se basent sur d’autres témoignages sérieux, s’accordent pour dire que la scène se déroula à l’intérieur même de la maison des Maxwell puisque le Kid avait demandé à voir Paulita avant que l’équipe de Garrett ne le conduise jusqu’à Las Vegas, Nouveau-Mexique. Selon toute vraisemblance, il semble que Paulita ait trafiqué la vérité lors de la visite de Burns. Pourquoi? À moins que l’auteur ait été confus dans sa prise de notes!? Finalement, Paulita raconta clairement à Burns que « ma mère a conservé la photo dans un coffre de cèdre durant des années, et finalement ma sœur, Odila, la donna à John Legg, un tenancier de saloon de Fort Sumner et ami de la famille. Legg fut tué et Charlie Foor, son exécuteur testamentaire, s’est retrouvé en possession de la photo. Quand la maison de Foor fut incendiée, l’originale fut détruite mais heureusement plusieurs copies en avait été faites »[6]. Doit-on comprendre par ce témoignage que ce n’est pas la photo originale qui fut vendue en juin dernier? Koch se serait-il fait arnaquer de 2,3$ millions? Paulita aurait-elle menti aussi sur ce détail? Le Wild West Magazine ne nous permet pas pour l’instant de mieux éclaircir ces questions, mais assure qu’une étude photographique préparée par Richard Weddle sera bientôt publiée[7]. [1] Si on croit en la version de William H. « Brushy Bill » Roberts, qui prétendait être le véritable Billy the Kid en 1950, il existerait évidemment plusieurs autres photos du hors-la-loi; mais comme l’ensemble des historiens n’osent toujours pas accorder l’importance qui s’impose pourtant à cette version on s’en tiendra à la ligne dite « officielle ». [2] Mark Dworkin, « The Wild West’s Premier Mythmaker », Wild West Magazine, octobre 2011, p. 50-57. [3] C. L. Sonnichsen et William V. Morrison, Alias Billy the Kid, 1955. Morrison, l’avocat de W. H. « Brushy Bill » Roberts, s’allia à l’historien de renom Sonnichsen pour immortaliser les propos fascinants de son client, dépeignant une image allant souvent à l’encontre du personnage amplifié par les écrits de Burns. [4] Walter N. Burns, The Saga of Billy the Kid, 1926, p. 194. [5] Ibid. [6] Ibid., p. 195. [7] Wild West Magazine, octobre 2011, p. 10. | |
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| Sujet: Le décès controversé de Billy the Kid Mer 23 Nov - 23:45 | |
| Le décès controversé de Billy the Kid. Eric Veillette. Blog Historiquement Logique! Le 6 juillet 1950, William H. "Brushy Bill" Roberts posait, à Fort Sumnerm N.-M., devant ce qui devait être sa tombe depuis 1881. Le 20 juillet 1881, le New York Times publiait un article rapporté de Las Vegas, Nouveau-Mexique, expliquant que « le jury du coroner sur le corps de « Billy the Kid » a rendu un verdict d’homicide justifiable, en plus d’affirmer que Pat Garrett a obtenu les mercis de toute la communauté pour avoir débarrassé le pays de tous les desperados. Le « Kid » était un jeune imberbe de 21 ans et était né à New York. Sa vantardise était qu’il a tué un homme pour chaque année de son âge, ce qui était probablement vrai. Le Shérif Garrett a reçu la récompense de 500$ du Territoire [du Nouveau-Mexique] et 200$ seront recueillis pour lui par les gens qui se réjouissent. » À première vue, rien ne pourrait ébranler ce fait historique diffusé par l’un des plus grands quotidiens de la planète. Et pourtant! Il se trouve bien peu de vérité dans cet article. Depuis, aucune preuve d’une quelconque enquête du coroner n’a survécue. On sait aussi que le Kid n’est pas né à New York, pas plus qu’il ne se soit vanté du nombre de ses victimes, et que Garrett n’a jamais touché la prime de 500$ par manque de preuve concernant l’identité de sa victime. Le décès du jeune hors-la-loi reste aujourd’hui l’une des plus grandes controverses historiques américaines. A-t-il été tué par le Shérif Pat Garrett au cours de la nuit du 14 au 15 juillet 1881 ou a-t-il plutôt succombé à une crise cardiaque le 27 décembre 1950 à l’âge de 90 ans? L’Histoire peut-elle se tromper à ce point? En fait, la question qui s’impose est sans doute de savoir qui a fait l’Histoire dans ce cas précis. Par exemple, on sait qu’il a fallu beaucoup de temps pour que des auteurs sérieux s’y intéressent. Les historiens ne seraient donc pas à blâmer, si ce n’est du fait qu’ils ont mis beaucoup de temps à se pencher sur l’affaire. En raison de ce manque, on a donc eu droit à des livres qui étaient loin d’être académiques, comme celui de Garrett publié dès 1882. En cavale En décembre 1880, Pat Garrett, shérif du Comté de Lincoln, procéda à l’arrestation de Billy the Kid dans la région de Fort Sumner, là où ce dernier avait de nombreux amis. Suite à un procès expéditif, qui n’a laissé pratiquement aucune trace dans les archives, on le condamna à être pendu le 13 mai dans le village de Lincoln pour le meurtre du Shérif Brady. Or, le 28 avril, tandis que Garrett était absent pour acheter le bois destiné à la construction de la potence, le Kid s’évadait en un claquement de doigts, tuant les deux gardiens chargés de le surveiller.[1] Ensuite, ce fut la cavale la plus totale et les rumeurs reprirent à son sujet. Le berger Francisco « Frank » Lobato raconta plus tard que le Kid était venu le voir pour que ce dernier l’aide à se cacher dans son camp, ce qui corrobore parfaitement l’une des affirmations de Roberts. Rendez-vous à Fort Sumner? Garrett ne semblait pas croire que son fugitif ait été assez stupide pour retourner dans la région de Fort Sumner, expliquant que « c’était ma croyance que le Kid était resté dans le pays et se cachait dans la région de Fort Sumner », mais disant plus loin que « […] Ça semblait incroyable qu’il puisse encore traîner dans le Territoire [du Nouveau-Mexique] ». Pour sa part, Roberts affirma avoir envoyé une note à Garrett pour l’inviter à venir régler ses comptes. En juillet, Garrett décida d’y aller. Qu’est-ce qui l’a soudainement persuadé? La note que Roberts prétendait lui avoir envoyée? En 1926, Walter N. Burns, un auteur à sensation, racontait dans son livre que George Graham, un ivrogne de White Oaks, aurait entendu Sam et Dan Dedrick tenir une conversation secrète. Graham serait allé en informer John W. Poe, l’adjoint de Garrett, qui se trouvait alors à White Oaks pour lui dire que « Billy the Kid est à Fort Sumner! » Est-ce Poe qui a informé Garrett? Décidément, même ce détail reste à éclaircir. D’un côté on a Garrett qui prétend être allé à Fort Sumner presque par instinct; puis on a Roberts qui prétend lui avoir envoyé une invitation; et finalement Poe qui parle d’un informateur. Le beau-frère de Garrett En 1880, Pat Garrett avait épousé Apolonaria Gutierrez, la sœur de Celsa Gutierrez. Or, bien que le shérif ne mentionnait ni le nom de sa femme ni celui de sa belle-sœur, l’existence de Celsa réapparut dans le livre de Burns en 1926. Et l’historien Frederick Nolan confirmait à nouveau son existence en 1998. « Je connaissais Celsa et la femme de Pat, qui étaient les sœurs de Saval Gutierrez, bien avant que Pat arrive dans ce pays », affirmait Roberts en 1950. « Celsa était l’une de mes amies de cœur quand j’étais à Fort Sumner. […] Elle voulait aller au Mexique avec moi, mais je ne voulais pas me marier avant que Garrett soit parti [mort?]. » Si on en croit les propos de Roberts, c’est donc dire qu’au moment de sa cavale Billy était presque le beau-frère par alliance de l’homme chargé de le pourchasser. Mais il n’était pas le premier à l’affirmer. Un quart de siècle plus tôt, Burns écrivait clairement être au courant que Saval Gutierrez était le beau-frère de Garrett. Il ne manquait donc qu’un mariage entre Billy et Celsa pour confirmer le tout. Et dans cette dernière phrase de Roberts on comprend que le seul obstacle empêchant son mariage avec Celsa était justement la présence de Garrett. Or, si les deux sœurs étaient toujours en communications à cette époque, est-il possible d’envisager que l’une ait informé la seconde? C’est ce que prétendit Roberts en expliquant que Mme Garrett avait passé l’information par l’entremise de son frère Saval, chez qui le Kid se réfugiait fréquemment. En approche de Fort Sumner Finalement, Garrett se retrouva tout près du village de Fort Sumner au soir du 13 juillet 1881 en compagnie de ses deux adjoints, Thomas K. McKinney et John W. Poe, deux hommes qui ne connaissaient pas Billy the Kid, ni en personne ni sur photo. Après un rendez-vous manqué avec un informateur, Garrett envoya Poe récolter des informations au cours de la journée du 14 juillet, mais sans succès. Ce soir-là, donc, ils décidèrent d’entrer au village à travers un verger. Garrett voulait tenter une dernière chance : interroger l’éleveur Pete Maxwell. Dans son livre, publié plus de 30 ans plus tard, Poe affirmait plutôt que Garrett disait connaître une femme qui pourrait certainement les renseigner. Il écrivait aussi qu’avec ses deux compagnons ils ont attendu dans le verger de 21h00 à 23h00 avant de pénétrer dans le village. Là, observant des silhouettes à distance, alors que les voix sont à peine des murmures, dira Garrett, il reconnaît pourtant la silhouette du Kid. Poe ne fit jamais mention de cette observation. « Il faisait noir cette nuit-là », expliqua Roberts, « […] Moi, mon partenaire, Billy Barlow[2], et les filles nous sommes revenus au village et nous nous sommes arrêté chez Jesus Silva. […] La rumeur courait partout que Pat Garrett et une équipe étaient après moi. La femme de Pat était la sœur de mon ami Saval Gutierrez, et Saval m’a dit que Pat était à mes trousses – il l’avait entendu de sa sœur. […] Nous avons caché nos chevaux dans l’étable et nous avons marché jusqu’à la porte de chez Jesus [Silva]. Barlow était nerveux d’être à Fort Sumner avec moi et je ne pouvais pas le blâmer beaucoup. » De la viande, s’il vous plaît! Selon Garrett, Billy s’était rendu chez un ami mexicain où il avait retiré son chapeau et ses bottes avant de s’allonger pour lire un journal, après quoi il aurait demandé à son ami de lui faire du café et de lui donner un couteau pour aller se trancher de la viande chez Maxwell. Ensuite, « le Kid, sans chapeau et les pieds nus, est parti en direction de chez Maxwell, qui était à quelques pas de là ». Burns, qui avait interrogé quelques personnes du coin avant de rédiger son livre, se permit de jouer sa carte de romancier en fournissant une description beaucoup plus détaillée, mais sans fondement, de ce qui s’était produit pour que le Kid prenne la décision de sortir imprudemment. À ce moment-là, Garrett venait à peine d’entrer dans la chambre de Pete Maxwell, alors que ses deux adjoints montaient la garde dehors, près de la porte. Roberts disait que son partenaire, Billy Barlow, avait bu et qu’il aurait insisté pour avoir de la viande. Connaissant le danger, Billy the Kid aurait choisi de se contenter de ce qu’il y avait à l’intérieur. Roberts affirmait donc que Silva avait informé Celsa que Garrett se trouvait dans les environs et que « vers minuit, les filles sont parties et j’ai commencé à le questionner à propos de Garrett ». Mais Barlow n’en fit qu’à sa tête et sortit avec le couteau de boucherie à la main. Il tenait absolument à manger de la viande. Dans la chambre de Pete Maxwell Pendant que Garrett s’approchait aveuglément du lit de Maxwell, Poe et McKinney, postés devant l’entrée, virent un jeune homme s’approcher d’eux et qu’ils crurent être le Kid. Ce dernier, en les apercevant, aurait, toujours selon le livre de Garrett, dégainé un revolver en demandant en espagnol « quien es? » (qui est-ce?). En principe, s’il s’agissait du Kid, c’est à ce moment qu’il aurait prit la fuite par prudence. Au lieu de ça, la légende populaire, créée par Garrett, le fit entrer dans la chambre de Maxwell. Garrett se trouvait alors à la tête du lit de Maxwell quand le Kid est entré. Il faisait tellement noir que le shérif le reconnut seulement à sa voix, lorsqu’il répéta encore « quien es? ». Garrett tira deux coups de feu, dont l’un toucha le jeune hors-la-loi en plein cœur. Selon cette version, celle du shérif du comté de Lincoln, le corps s’est donc effondré définitivement à l’intérieur de la chambre. Y a-t-il eu fusillade? Qu’on s’entende ou non sur l’identité de la victime, c’est une chose. Mais de Garrett à Burns, en passant par Poe et tous les autres auteurs qui s’en remettent à la version dite « officielle », comme celle de l’article du New York Times qui apparaît plus haut, tout le monde s’entend à propos de ces deux coups de feu. Personne n’a jamais mentionné de fusillade. Or, en 1950, Roberts vint bouleverser cette idée préconçue. Après la sortie de Barlow, « j’ai regardé Jesus allumer un feu dans le poêle. Je ne pensais plus à Barlow ou à quoi que ce soit d’autre, me reposant contre le mur de la cuisine. Soudainement, il y a eu un coup de feu. Je me suis redressé et me suis éloigné du mur. Le coup provenait de chez Pete Maxwell. J’ai sorti l’un de mes .44 et j’ai couru à travers la porte, essayant de voir dans le noir. Deux autres coups de feu sont venus d’une ombre au côté de la maison de Maxwell. Je n’ai pu trouver une cible sur laquelle tirer. C’était trop sombre pour voir. » Si on en croit Roberts, le premier coup de feu l’ayant sorti de sa léthargie fut celui décrit par Garrett pour abattre la sombre silhouette. Mais Roberts mentionnait d’emblée deux autres tirs. Est-ce donc dire que les trois hommes de loi ont menti ou alors est-ce l’erreur d’une mémoire vieille de 70 ans? Roberts aurait effectivement pu se tromper sur le nombre de coups de feu, mais il alla encore plus loin. Suivant son instinct, il fonça carrément sur la maison de Maxwell pour déclencher une fusillade, probablement pour tenter de sauver son partenaire. D’ailleurs, un premier projectile l’atteignit à la mâchoire, mais il continua de courir tout en ripostant avec ses deux revolvers à mécanisme simple action[3]. En passant près de la maison, « du coin de l’œil, j’ai vu un corps gisant sur la galerie arrière. Je savais que c’était Barlow. » Ici, autre contradiction. Selon Roberts, la victime ne s’était pas effondrée à l’intérieur de la chambre mais plutôt à l’extérieur, sur la « galerie arrière ». La question qui peut alors se poser serait de savoir qu’est-ce Roberts avait à gagner en contredisant ainsi une légende bien établie depuis sept décennies? Et la présence du corps à l’extérieur signifierait-elle l’implication de l’un des adjoints? Après tout, McKinney aurait plus tard confié à l’un de ses proches être celui qui avait refroidi la victime cette nuit-là! Le problème réside encore dans le fait que l’histoire ait été mal rapportée depuis le départ, car tous les historiens sérieux savent maintenant que les erreurs sont nombreuses dans le livre de Garrett. Après juillet 1881, les rumeurs n’ont jamais cessé. On a même procédé à des arrestations, croyant avoir à faire au Kid. Mais ces rumeurs sont seulement à l’image d’un phénomène qui, semble-t-il, est vieux comme le monde. On a, par exemple, douté de la mort de l’empereur Néron. Plus récemment, on a vu le même phénomène avec Adolph Hitler, Elvis Presley et maintenant on semble parfois l’appliquer à Ben Laden. Et quand verra-t-on une première affirmation concernant Michael Jackson? On ne peut évidemment pas prendre ces quelques rumeurs au sérieux. Faudra attendre 1950 avant que Roberts apporte des faits et des arguments plus solides. La réponse de Garrett, une fois sortie de la chambre de Maxwell, est toute aussi étrange : « Je leur [mes adjoints] ai dit que je n’avais fait aucune bévue; que je connaissais trop bien la voix du Kid pour être dans l’erreur. Le Kid leur était entièrement inconnu. » Pourquoi parler de bévue? Et pourquoi avoir choisi deux adjoints qui ne connaissaient pas l’homme recherché? Garrett avait-il prévu quelque chose à l’avance ou alors rien ne fut prémédité? Le cadavre Garrett prétendait être retourné dans la chambre pour vérifier le corps, se permettant même de jouer au médecin légiste en affirmant que « la balle l’a frappé juste sous le cœur, et a dû couper à travers les ventricules ». Autre invraisemblance, celle où Garrett écrivait que Poe lui aurait demandé combien de coups de feu il venait de tirer. Pourtant, Poe se trouvait sur la galerie, à quelques pas seulement du lit de Maxwell. Certes, il n’avait aucunement besoin de demander au shérif combien de coups de feu avaient été tirés. Une victime désarmée? L’un des détails les plus controversé de cette nuit-là est de savoir si la victime était armée ou non. Cela aurait pour effet, bien sûr, d’expliquer le ton justificateur du livre de Garrett. Pourtant, il prétendait que l’arme était « un double action, calibre .41 ». Selon lui, on y retrouvait cinq cartouches et une douille vide. Rien ne prouve cependant la présence de cette arme. Par exemple, si l’arme confisquée sur le Kid lors de son arrestation en décembre 1880 est bien répertoriée comme étant un simple action de calibre .44, avec numéro de série compris, on n’a rien dans ce cas-ci. Concernant la douille vide, il faut aussi préciser que, pour éviter un tir accidentel résultant d’un choc quelconque, plusieurs hommes n’inséraient que cinq cartouches dans leurs six-coups, laissant ainsi le marteau de la détente vis-à-vis une douille vide. De plus, on connaît également la préférence du Kid pour les revolvers simple action de calibre .44. D’ailleurs, à ce titre, Roberts en possédait toujours un de ce même type en 1950. Des funérailles bidons? Toujours selon Garrett, le corps fut nettoyé et enterré le 15 juillet 1881 dans le cimetière de Fort Sumner. À travers le temps, toutefois, des témoignages vinrent s’accumuler à l’effet que les funérailles furent expéditives, sans la moindre cérémonie et surtout sans que le cercueil ne fut ouvert. Un journaliste itinérant aurait même vu le corps avant qu’on l’enferme entre quatre planches, notant la forte pilosité du visage du défunt. Or, quelques mois seulement auparavant, un autre journaliste avait rencontré Billy the Kid en prison et nota clairement qu’il avait l’air d’un enfant avec son duvet au visage. Celsa Gutierrez Vers le milieu des années 1920, Walter N. Burns rôda quelque peu au Nouveau-Mexique afin de récolter quelques informations et rencontrer des gens qui avaient connu les protagonistes de cette affaire. Bien que son livre publié en 1926 reprenait en grande partie la légende créée par Garrett, il avait fourni un certain effort documentaire, ce qui lui permit de rendre public le nom de Celsa Gutierrez. Officiellement, il fut le premier à le faire. Le peu de considération historique qu’on porte à son œuvre fit en sorte qu’on rejeta longtemps l’existence même de la jeune femme. Or, Roberts la nomma clairement comme étant sa petite amie de l’époque. De plus, il évita plusieurs pièges tendus par le livre de Burns. Et ces faits furent confirmés une dizaine d’années plus tard avec le livre de Ramon F. Adams. Bien sûr, Garrett ne pouvait pas admettre que sa belle-sœur fréquentait le fugitif qu’il était chargé de ramener en justice. Qu’aurait-on pensé de lui si ce fait avait été publiquement révélé? La version de Roberts Bien que dénigrée par la plupart des historiens américains, qui manquent souvent d’objectivité, la version de Brushy Bill Roberts donne une explication valable, bien qu’invérifiable, de ce qui aurait pu se produire cette nuit-là. Après avoir été blessé à la mâchoire, comme on l’a vu, il prétendait avoir couru dans le noir pour s’éloigner de l’arrière de la maison de Maxwell. Il reçut alors une deuxième blessure à l’épaule et une troisième qui ricocha au sommet de son front, ce qui lui fit perdre conscience en plus de le faire basculer par-dessus une petite clôture en bois. À son réveil, désorienté, il marcha vers la première lumière qu’il repéra, une porte ouverte où une mexicaine se tenait avec une lampe. Cette dernière, qui ne fut malheureusement jamais identifiée, l’accueillit et le prit en charge. Roberts affirma avoir perdu conscience une nouvelle fois à l’intérieur de la maison. Ensuite, cependant, la belle Celsa se retrouva auprès de lui. Nerveux, le Kid lui aurait demandé de recharger ses armes, ce à quoi Celsa se mit à rire en expliquant que Garrett et ses deux adjoints se tairaient chez Maxwell en raison de l’hostilité des villageois. N’oublions pas que la majorité des habitants du secteur de Fort Sumner étaient des amis du Kid. De plus, Celsa lui expliqua que Garrett affirmait que le cadavre de Barlow était le sien. Encore sous le choc et avec un bandage autour de la tête, c’est vers 3h00 de la nuit que le Kid, accompagné de Frank Lobato, se glissa en douce hors du village pour ne plus jamais y remettre les pieds, du moins pas avant juillet 1950, lorsque Roberts revint visiter les lieux avec son avocat William V. Morrison. Les deux hommes effectuaient alors des recherches dans le but d’amasser des preuves historiques afin d’obtenir le pardon que le Gouverneur Lew Wallace avait promis à Billy the Kid en 1879. Controverse historique Évidemment, faire une sortie publique avec une affirmation aussi lourde de sens ne peut qu’attirer la controverse, comme ce fut le cas en 1950. Bien sûr, ce n’est pas dans un aussi bref article qu’on pourra éclaircir tous les détails de cette affaire, car ils sont nombreux. Mais retenons tout de même qu’en dépit de quelques trous de mémoires et de légères imperfections, Roberts a révélé des choses étonnantes qui souvent laissaient croire que seul un homme personnellement impliqué dans toutes ces affaires pouvaient savoir. Or, le seul homme pouvant être impliqué à la fois dans toutes ces affaires était Billy the Kid lui-même. Retenons également, en guise de conclusion, un phénomène important d’historisation concernant particulièrement les personnages célèbres du Far West. Vers la fin du 19ème siècle, ces hommes étaient considérés comme des rustres boudés par les auteurs sérieux. Les premiers à écrire sur eux étaient souvent des auteurs dont le seul but était la sensation et le nombre d’exemplaires vendus. Dans le cas de Jesse James, par exemple, plus médiatisé que le Kid, un mystérieux auteur du nom de Frank Triplett a clairement agit en fonction de ces objectifs, avec un souci médiocre de l’Histoire. Le problème, donc, c’est que la population a d’abord appris à assimiler ces histoires à la manière déformée de ces premiers auteurs souvent dépourvus de toute forme d’objectivité. Par exemple, si on avait fait preuve d’un esprit ouvert lorsque Roberts s’est présenté devant le Gouverneur Mabry du Nouveau-Mexique le 29 novembre 1950 dans le but d’obtenir son pardon, on aurait peut-être pas conclu à un verdict en sa faveur, mais il y aurait au moins eu une certaine forme d’écoute. Au lieu de ça, des descendants de Garrett et autres personnages, qui n’avaient pourtant aucune notion d’histoire, ont bombardé le vieil homme de questions idiotes, provoquant un harcèlement qui lui causa un premier malaise cardiaque. Se sentant détruis par cette rencontre, Roberts rentra chez lui déçu et complètement démoralisé. Il succomba à une violente crise cardiaque moins d’un mois plus tard, alors qu’il se rendait poster un paquet pour sa femme. Bibliographie : - Adams, Ramon F. A Fitting Death for Billy the Kid. Norman, University of Oklahoma Press, 1960. - Burns, Walter Noble. The Saga of Billy the Kid. New York, Grosset & Dunlap, 1926. - Garrett, Patrick Floyd Jarvis. The Authentic Life of Billy the Kid. Santa Fe, New Mexican printing and publishing Co., 1882. 110 p. - Jameson, W.C. The Return of the Outlaw Billy the Kid. Plano, Republic of Texas Press, 1998. 256 p. - Sonnichsen, Charles L. et William V. Morrison. Alias Billy the Kid. Albuquerque, University of New Mexico, 1955. 136 p. - Nolan, Frederick. The West of Billy the Kid. Norman, University of Oklahoma Press, 1998. 350 p. [1] Les spéculations furent nombreuses, mais personne ne savait exactement comment le Kid s’y était pris pour s’évader alors qu’il était menotté aux poignets et aux chevilles, en plus d’un verrou le reliant au plancher. En moins de quelques secondes, il avait refroidi les deux gardiens lourdement armés et s’éloignait de Lincoln sur un cheval volé en sifflotant. Pour mieux savoir ce qui s’était produit à l’intérieur, il fallut attendre les explications de Roberts en 1950. [2] Roberts a expliqué à son avocat Morrison en d’autres occasions que Barlow était à moitié Mexicain et qu’il travaillait alors pour Pete Maxwell. Auparavant, ils avaient apparemment travaillé ensemble près de Muleshoe, Texas. Roberts ne pensait pas que Barlow était son vrai nom et qu’il était à peine plus jeune que lui et environ du même gabarit. Roberts a aussi dit que Barlow buvait beaucoup et qu’il était ivre au soir du 14 juillet 1881. Durant la rencontre qu’il a eue avec le Gouverneur Mabry, le 29 novembre 1950, Roberts a confié que Barlow était peut-être relié à la famille Clements du Texas, à laquelle était aussi apparenté le célèbre tueur John Wesley Hardin. [3] Le mécanisme simple action implique une seule façon de faire la mise à feu sur un revolver, c’est-à-dire de tirer le marteau de l’arme à chaque coups avant d’appuyer sur la détente. On ne pouvait donc pas tirer de façon semi-automatique en se servant uniquement de la détente. Cette dernière façon de faire est venue avec l’invention du mécanisme double action, majoritairement répandu de nos jours sur les armes de poing. | |
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| Sujet: La première victime de Billy the Kid Jeu 24 Nov - 0:03 | |
| La première victime de Billy the Kid Eric Veillette. Blog Historiquement Logique! Selon William H. Roberts, voici la photo qui le représentait à 17 ans, en 1877. C’est à Silver City, Nouveau-Mexique, que Billy the Kid aurait, selon la légende, débuté sa funeste carrière. Selon un dépliant touristique réalisé par le Billy the Kid Outlaw Gang[1], visant à promouvoir les principaux sites historiques concernant le personnage, il est mentionné que celui-ci a fréquenté l’école de Silver City et que sa famille habitait près de l’intersection de la rue principale et Broadway. Après la soi-disant mort du Kid, en juillet 1881, on commença à parler de la liste de ses 21 victimes, une pour chaque année de sa vie. Bien sûr, il s’agit là d’une phrase toute charmante qui risque cependant de faire basculer les lecteurs néophytes dans le mythe. En réalité, cette liste s’appuie sur peu de faits historiques. On pourrait aussi la gonfler, mais c’est déjà sans intérêt. Pire encore, une victime vérifiable et sérieusement documentée a carrément été oubliée par la légende. Cette liste peut-elle vraiment être aussi longue? La réponse est non. Le nombre de 21 n’est que mythologie et il faut l’effacer immédiatement de sa perception pour recommencer sous un nouvel angle; ou plutôt revisiter la personnalité du hors-la-loi sous un œil neuf et impartial. En 1960, Ramon F. Adams écrivait : « Nous pouvons seulement compter avec certitude Cahill, Beckwith, Grant, Carlyle, Bell et Olinger, ce qui fait six en tout. En retirant Carlyle et Beckwith, puisque la preuve absolue qu’ils ont été tués par les balles du Kid n’a pas été faite, le total est réduit. Il est peut-être vrai que quelques-unes de ses balles aient pu se retrouver dans les corps de Morton, Baker, Brady, et Hindman, mais il y en avait aussi d’autres qui ont tiré et il n’y a aucune façon de savoir quelles sont les balles qui ont été fatales. » Selon Adams, le chiffre passe dramatiquement de 21 à 6, et même à 4 si on envisage les faits sérieusement. Le but de l’exercice n’est pas de diminuer la responsabilité criminelle du Kid ni de glorifier ses exploits, mais seulement de faire une analyse historique sérieuse tout en respectant les preuves. Et ainsi, peut-être, comprendra-t-on comment s’est propagé une fausse image durant plus d’un siècle. Bien sûr, pour ceux qui ne sont pas familier avec cette affaire, il faudrait pouvoir analyser chacun de ces meurtres pour mieux exposer les faits et ainsi présenter les raisons pour lesquelles on rejette aussi facilement certaines candidatures. On verra justement ces autres cas dans des articles ultérieurs. Ici, tenons-nous-en à sa première victime. La légende prétend que l’incident s’est produit en 1872 à Silver City. Un forgeron à Silver City, en 1872? Dans le livre de Pat Garrett, publié en 1882, la légende débute en ces termes : « Quand le jeune Bonney avait environ 12 ans, il a salis ses mains pour la première fois dans le sang humain. » Ensuite, on nous raconte qu’en se promenant dans une rue de Silver City sa mère fut insultée par un forgeron à qui Billy aurait lancé une pierre. L’agresseur d’âge adulte s’empressa de courir après le garçon, mais c’est alors qu’intervint le citoyen Ed Moulton en interceptant violemment le forgeron fautif. Toujours selon Garrett, trois semaines s’écoulèrent avant que Moulton soit impliqué dans une bagarre au Joe Dyer’s Saloon, où le forgeron vit une occasion de prendre sa revanche, si bien qu’il fonça sur le colosse en brandissant une chaise. Billy, témoin de la scène, aurait alors poignardé à mort le forgeron avec son canif, sauvant ainsi la mise à Moulton. Donc, en plus de venger les insultes subies par sa mère, la légende faisait de lui un enfant ayant pratiquement sauvé la vie d’un homme décris comme une armoire à glace. Mais le plus important, c’est que Garrett faisait de lui un fugitif dès l’âge de 12 ans. Le faisait-il pour tenter de pâlir l’image du Kid? Pour se justifier d’avoir tiré sur lui en 1881 de manière déloyale? C’est pourtant cette sauce historique infecte qu’on servait aux lectures de la fin du 19ème siècle. Si on accuse parfois Internet de véhiculer toutes sortes de faussetés historiques, le phénomène n’est peut-être pas technologique mais humain. Malheureusement, une certaine partie de la population prendra toujours plaisir à raconter n’importe quoi. D’une certaine façon, il semblerait que Garrett ait réussi sa mission, car on continuait de croire en sa création quelques décennies plus tard. En effet, en 1926, Walter N. Burns publiait dans son livre à succès que « les Antrim se sont installé en 1868 à Silver City […] », et que « durant quatre ans Billy a vécu à Silver City […] ». Et que disent les faits à propos de ces affirmations? Garrett et Burns avaient-ils seulement respecté une certaine base de vérité ou alors s’étaient-ils contenté de tout inventer? Les faits Louis Abraham, qui résidait à Silver City à la même époque que Billy, témoigna plus tard à l’effet que : « Billy n’a jamais tué personne à Silver City. Il a volé un chinois et a été mis en prison. Quand il s’est évadé il est allé au ranch Slaughter en Arizona […] » Maintenant, il est clairement établi que Catherine Bonney Antrim est morte le 16 septembre 1874 à Silver City, laissant derrière elle ses deux fils, Joe[2] et Henry (Billy). Le père avait déjà abandonné sa femme après avoir appris qu’elle était atteinte de tuberculose. Les deux gamins se retrouvèrent donc hébergés chez d’autres familles. C’est là que Henry, ou plutôt Billy, s’est laissé entraîner par un voyou plus âgé que lui à voler de la lingerie à des chinois. Pour lui donner une leçon, le shérif de l’endroit, un dénommé Whitehill, le laissa poiroter dans la minuscule prison de la ville avec l’intention de le libérer dès le lendemain. Toutefois, à l’arrivée du shérif, Billy avait disparu. Se croyant condamné pour une période beaucoup plus longue, il s’était évadé en passant par la cheminée. C’était en 1875. Fugitif à 15 ans, c’est déjà plus crédible! Les chercheurs qui ont fouillé les archives de Silver City en arrivent aussi à la conclusion qu’il n’y a jamais eu de meurtre répertorié dans cette ville pour toute l’année de 1872. D’ailleurs, il semblerait que Billy n’ait pas mis les pieds à Silver City avant le début de l’été 1873. Catherine Bonney McCarty, que la légende croit être la mère du Kid mais que Brushy Bill Roberts[3] désignait comme sa tante, a épousé Antrim seulement en 1873. En supposant qu’elle soit arrivée à Silver City en 1868, comme le prétendait Burns en 1926, elle ne pouvait donc pas porter le nom d’Antrim. La famille recomposée vint donc s’installer à Silver City seulement au cours de l’été 1873. Burns renchérissait pourtant en disant : « C’est à Silver City, quand il avait 12 ans, que Billy a tué son premier homme. Sa mère avec Billy à ses côtés venait de quitter la maison pour le quartier commercial pour faire des courses. » Ensuite, l’auteur à sensation reprenait sensiblement la même histoire déjà mâchée par Garrett à propos du forgeron, précisant qu’un « homme nommé Moulton […] l’a terrassé avec son poing, et quand il s’est relevé, il l’a terrassé encore. » Burns décrivait la bagarre, qu’il situe lui aussi dans le saloon de Dyer sur la rue principale, précisant qu’il avait fallu trois coups de couteau de poche pour tuer le forgeron. Ensuite, il se perdait dans des réflexions trop légères pour tenter de comprendre l’esprit criminel du jeune garçon, trahissant son intention peut-être louable mais malhabile de vouloir jouer au criminologue ou, pire encore, au psychiatre. Comment pouvait-on étudier le comportement d’un soi-disant criminel à partir d’un crime imaginaire? La légende a toutefois osé prononcer un nom : Ed Moulton. Cet homme a véritablement existé. Sur ce point, la légende ne s’est pas trompée. Là où elle verse cependant dans l’imaginaire c’est dans le rôle qu’il a joué. L’existence du saloon de Joe Dyer peut aussi être vérifié. Mais qu’en est-il des faits? On sait que l’imaginaire s’inspire d’une certaine forme de vérité, surtout en ce qui concerne les lieux. Ash Upson, qui a rédigé le livre de Garrett, a justement habité Silver City à l’époque de Catherine B. Antrim. Il a même affirmé avoir été hébergé dans l’une des chambres que louait celle-ci. Qu’il ait ou non logé dans cette maison, c’est donc pour avoir connu la ville qu’il a pu fournir de vrais noms, question d’accréditer son histoire fictive. Ni Upson ni Burns ne devaient se douter que, plusieurs décennies plus tard, on serait en mesure de recueillir des preuves capables de démolir leur version. Comment pulvériser une légende? En 1960, Adams écrivait : « Ce premier meurtre, de l’homme qui a insulté sa mère à Silver City, ne s’est jamais produit. Le Kid est supposé avoir tué cet homme, pas au moment où il a insulté sa mère, mais quand lui et deux autres voyous ont sauté sur Ed Moulton, qui s’était porté au secours du Kid quand le forgeron a fait ses remarques insultantes. Le beau-fils de Moulton a écris des années plus tard que « Billie [Billy] n’a jamais tué personne à Silver City. Cette histoire est complètement fausse. L’histoire qui dit qu’il a tué un homme devant Ed Moulton est totalement fausse. » Et de plus, tous les autres habitants qui ont vécu à Silver City ont nié qu’il ait jamais tué un homme dans le Grant County. Ses problèmes à Silver City ont commencé après la mort de sa mère. » Évidemment, comme il ne croyait pas en la version de Roberts, Adams affirmait, tout comme la légende, que Catherine était la mère de Billy. Sur certains points, il s’est efforcé de détruire la légende avec tant de doigté et d’efficacité, alors que sur d’autres aspects il y adhérait comme un écolier en admiration devant un professeur. Le problème, c’est que Roberts fournissait une version très plausible, affirmant être revenu à Silver City juste à temps pour revoir sa tante Catherine, ce qui le place donc dans la ville en septembre 1874. Il n’avait donc aucun problème avec la justice locale à ce moment-là. Bien sûr, Roberts n’a jamais mentionné l’incident avec le forgeron, tout simplement parce que l’incident n’a jamais eu lieu. Il n’est donc pas tombé dans le piège de reprendre cette histoire que, pourtant, tout le monde véhiculait encore au moment de son coming out en 1950. Si ce forgeron fictif n’a pas été la première victime du Kid, alors qui? Et surtout quand? Où? Et dans quelles circonstances? Hypothèse loufoque Frederick Nolan soulignait brièvement une autre fausse attribution, rappelant que le 24 septembre 1876 un tenancier de saloon du nom de Walter Beebe a été tué par balle à Wichita, au Kansas. Le meurtrier était apparemment un texan qu’un journal de Newton a, quelques jours plus tard, identifié comme étant un dénommé Ward. Après l’annonce de la mort du Kid, en 1881, en se souvenant que le jeune homme avait déjà vécu à Wichita, l’éditeur Marsh Murdock du Weekly Eagle écrivit : « Nous avons mentionné la semaine dernière que Billy the Kid, récemment exécuté[4], était un ancien résident de Wichita. Nous nous souvenons, et espérons que c’est vrai, que la balle qui a tué Walter Bebee [Beebe] dans son saloon à l’ouest du pont, a été tirée par Billy the Kid. » Aucun autre indice ne corrobore cette version. Les chances sont d’ailleurs élevées qu’elle soit l’invention de l’éditeur. Victime de l’hystérie collective, il est plus probable que Murdock ait cédé à cette tentation de l’accuser de tous les maux. Le phénomène s’appliquait d’ailleurs à Jesse James, qu’on accusait de tous les braquages de banques à travers la nation. Ceci dit, nous n’avons toujours pas répondu à la question. Qui a été la première victime de Billy the Kid? Son nom était Francis P. « Frank » Cahill. Frank Cahill Ramon F. Adams expliquait que le Kid s’est arrêté à Fort Grant, dans le comté de Pima, en Arizona, où il a tué un forgeron du nom de Cahill le 17 août 1877. En effet, dans le journal Grant County Herald du 1er septembre 1877, repris dans le Tucson Citizen, on peut lire : « Henry Antrim a tiré F. P. Cahill près de Camp Grant le 17 [août], et celui-ci est mort le 18. Cahill a fait un témoignage avant sa mort à l’effet qu’il a eu une dispute avec Antrim au cours de laquelle la fusillade a eu lieue. […] Le jury du coroner a déterminé que le meurtre était criminel et injustifié, et que Henry Antrim, alias Kid, en est coupable. » Gus Gildea, un aventurier mort en 1935, a correspondu durant quelques années avec l’auteur Ramon F. Adams. Gildea affirmait donc que Cahill, surnommé « Windy », essayait continuellement d’humilier le Kid. Le jour de l’incident, Cahill aurait frappé le Kid, qui s’est ensuite retrouvé au sol, à l’extérieur du saloon de George Adkins. Le Kid, alors âgé de 17 ans, l’aurait supplié, ce qui fit rire son agresseur. Peu de temps après, coincé sous le poids de Cahill, le Kid a sorti son arme pour l’abattre. En se fiant à ce témoignage, on comprend que ce n’était pas la première fois que Cahill s’en prenait à lui. Peut-on parler de harcèlement? Si tel fut le cas, on en déduit que Billy encaissait les coups depuis un certain temps, sinon il aurait utilisé son revolver beaucoup plus tôt. Encaisser les coups, est-ce synonyme d’un caractère sanguinaire? Sûrement pas! Encaisser n’est-il pas une certaine forme de contrôle? Nolan[5] se basait également sur le témoignage de Gildea pour raconter que, après l’éclatement de la dispute dans le saloon, Cahill a traîné le Kid dehors, où ils ont été encerclés par une foule. Selon le juge de paix Miles Wood, Cahill aurait terrassé le Kid à trois reprises, ce qui a rendu ce dernier furieux, après quoi il a tiré son agresseur en plein estomac. Il faut comprendre que Gildea est arrivé seulement le lendemain de l’événement, mais il a apporté la précision que Cahill avait immobilisé les bras du jeune homme en y appuyant ses genoux. Le Kid aurait tout de même réussit à se dégager une main pour empoigner son calibre .45, l’appuyer dans les côtes de Cahill et faire feu. Le juge de paix Wood fut également un témoin direct de la scène. Donc, on a ici trois indices qui se corroborent parfaitement : l’article de journal, ainsi que les témoignages de Gildea et Wood. Pour assurer sa fuite, Billy aurait ensuite volé un cheval du nom de Cashaw, soi-disant la monture la plus rapide de toute la vallée. Selon Nolan, l’agresseur devenu victime fut transporté au Fort Grant où l’Assistant Chirurgien Fred Crayton Ainsworth a fait tout son possible pour sauver le blessé. Le lendemain, alors qu’il semblait évident que Cahill ne survivrait pas à sa blessure, Miles Wood fut appelé à titre de notaire pour enregistrer par écris le dernier témoignage du mourant : « Moi, Frank Cahill, convaincu que je vais mourir, je fais ce dernier témoignage. Mon nom est Frank P. Cahill. Je suis né dans le comté et le village de Galway, Irlande; hier, 17 août 1877, j’ai eu une dispute avec Henry Antrem [Antrim], aussi connu comme Kid, durant laquelle il m’a tiré. Je l’ai traité de maquereau et il m’a appelé fils de pute; nous nous sommes alors bagarré, je ne l’ai pas frappé, je pense; je l’ai vu essayer de prendre son arme et j’ai tenté de la saisir, mais je n’ai pas pu et il m’a tiré dans le ventre; j’ai une sœur nommé Margaret Flannigan qui vit à East Cambridge, Massachusetts, et une autre nommée Kate Conden, qui vit à San Francisco. » Et voilà une quatrième pièce d’archives venant encore une fois corroborer les autres. Peu après avoir dicté ces quelques phrases, Cahill mourut dans ce que certains ont décris comme une douloureuse agonie. Les archives montrent que le 19 août 1877 un corps fut enterré dans le lot numéro 12 du cimetière de Camp Grant. L’identité du cadavre n’était pas mentionnée, mais on peut présumer assez facilement qu’il s’agissait de la première « victime » de Billy the Kid. Bien que les témoignages laissent aujourd’hui croire à de la légitime défense, l’enquête du coroner de l’époque a déterminé que ce meurtre était « injustifiable ». Avec son nom dans les journaux, Billy comprit qu’il ne devait pas moisir en Arizona. Il allait aussi devoir changer de nom. Et c’est ce qu’il fit. Il n’utilisa plus jamais les noms de McCarty ou de Antrim. Encore une fois, il s’inspira de sa défunte tante (ou mère), lui empruntant son nom de fille : Bonney. Et c’est sous ce nom, c’est-à-dire William H. Bonney, que la légende allait bientôt prendre forme. En conclusion Le plus étrange dans « l’Affaire Cahill » c’est qu’il a fallu si longtemps avant de la voir sortir au grand jour. Pourtant, le nom de « Henry Antrim, alias Kid » apparaissait clairement dans les journaux dès la fin de l’été 1877. Quelques mois plus tard, son nom de William H. Bonney circulerait aussi dans le Comté de Lincoln, au Nouveau-Mexique, mais sans que personne ne puisse faire le lien avec le jeune fugitif de Camp Grant. La légende avait littéralement passé à côté de détails importants et pourtant faciles à recueillir. Mais les auteurs n’étaient sans doute pas aussi rigoureux qu’aujourd’hui. En comprenant mieux le contexte de ce premier meurtre, on peut sans doute arriver à diminuer considérablement cette fausse représentation qu’on a voulu faire de lui durant de si nombreuses décennies. Certes, il n’a pas toujours été un enfant de chœur, mais il n’était pas non plus le tueur sanguinaire et sadique décris par les premiers auteurs. Et on comprend aussi que Garrett ne pouvait être une source d’information impartiale. Le plus étrange, c’est qu’avant sa mort Garrett avait confié à un autre auteur, Emerson Hough, que son livre ne valait rien et qu’il devait le réécrire. Malheureusement, il mourut avant, en 1908. Et en 1983, l’une de ses filles affirma plus tard que son père n’avait jamais tué Billy the Kid. Non seulement la légende a été pulvérisée sur ce cas précis, mais il semble qu’on se retrouve devant une affaire de légitime défense. Malheureusement, Brushy Bill Roberts ne nous a laissé aucun détail sur cette affaire. Avait-il oublié cet événement, un parmi tant d’autres? Cherchait-il plutôt à oublier? Difficile d’envisager la dissimulation de crime, car il n’a pas hésité à en avouer d’autres, dont un avec fierté. Mais ça, c’est une autre histoire! [1] Organisme rassemblant des admirateurs du hors-la-loi dont le siège social se trouve au Nouveau-Mexique. Le Billy the Kid Outlaw Gang (BTKOG) refuse de croire la version de Brushy Bill Roberts, un vieil homme qui affirmait, en 1950, être le véritable Billy the Kid. Leur impartialité est toutefois remise en cause par leur intérêt à promouvoir le tourisme à l’intérieur du Comté de Lincoln, au Nouveau-Mexique, pour éviter l’augmentation de l’affluence des voyageurs qui se rendent de plus en plus nombreux à Hico, Texas, là où s’est éteint Brushy Bill Roberts en 1950. Après avoir été membre du BTKOG durant quelque temps, par curiosité, j’ai compris leur partialité et leur choix de rester accroché à la légende. [2] Joe Antrim s’est éteint à Denver, Colorado, en 1930 dans des conditions misérables. En 1882, il a rencontré Pat Garrett dans un hôtel, apparemment pour le tuer afin de venger la mémoire de celui qu’il disait être son frère, Billy. On ignore ce que les deux hommes ont pu se dire au cours de cette soirée, mais il n’y eu aucun règlement de compte. Antrim et Garrett sont sortis en marchant pour ne plus jamais se revoir par la suite. [3] William H. « Brushy Bill » Roberts fit une sortie publique en 1950 pour affirmer être le véritable Billy the Kid. [4] Terme inapproprié. Billy the Kid n’a jamais été exécuté. Selon la légende, il aurait été abattu d’une balle tirée par le Shérif Garrett en juillet 1881 dans des circonstances qui demandent à être éclairées. Quant à l’autre version, Roberts, qui affirmait être le Kid, s’est éteint d’une défaillance cardiaque le 27 décembre 1950 à Hico, Texas. [5] The West of Billy the Kid, par Frederick Nolan, 1998. | |
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| Sujet: Les origines de Billy the Kid Jeu 24 Nov - 0:11 | |
| Les origines de Billy the Kid Eric Veillette. Blog Historiquement Logique! Cette photo de Billy the Kid prise vers 1880 est la seule qui soit reconnue par tous les historiens. Les controverses sont nombreuses à propos de ce hors-la-loi américain du 19ème siècle. On s’obstine encore sur son véritable nom, sur ses faits d’arme et même sur l’authenticité de sa mort. L’une des confusions les plus importantes concerne cependant ses origines. C’est en raison de sa participation à la Guerre du Comté de Lincoln, en 1878, que Billy the Kid s’est fait connaître. C’est seulement le 3 décembre 1880 que son célèbre surnom apparaît publiquement pour la toute première fois, dans le Las Vegas Gazette[1] du Nouveau-Mexique[2]. On le décrivait alors comme le leader d’une bande composée de plus de quarante hors-la-loi; une exagération bien sûr. Le fait qu’il ait été le leader d’un gang est d’ailleurs une idée très discutable. Et ce n’est qu’à l’époque de son évasion, en avril 1881, que son nom devient une légende nationale, et encore plus après sa prétendue mort, trois mois plus tard. Car la postérité aime les héros qui meurent jeunes. Toute bonne biographie débute par le lieu et la date de naissance du protagoniste, mais dans le cas de Billy the Kid tout était voué à la controverse dès le départ. Où et quand est-il né? Et quel était son véritable nom à la naissance? Voilà trois questions qui sèment encore la controverse. Pour se protéger lui-même de certaines circonstances, il est tout à fait plausible que Billy ait lui-même menti sur certains détails. C’est d’ailleurs ce que prétendait Brushy Bill Roberts, qui affirmait être le Kid en 1949-50. L’utilisation d’identités fictives était monnaie courante dans les États-Unis du 19ème siècle. Dans son livre publié en 1882, Pat Garrett, le shérif qui aurait prétendument tué le Kid, commençait son premier chapitre ainsi : « William H. Bonney, le héros de cette histoire, est né dans la ville de New York, le 23 novembre 1859 »[3]. D’abord, Garrett n’avait connu le Kid que très brièvement. En fait, malgré la prétention de nombreux auteurs, il n’existe aucune preuve valable prouvant qu’ils aient d’abord été des amis. Au moment d’écrire son livre, quelques mois seulement après la mort présumée du jeune hors-la-loi de 21 ans, Garrett ignorait tout de l’enfance du Kid. Ce court laps de temps ne lui a certainement pas permis de faire des recherches sérieuses. La question est de savoir pourquoi il s’est senti obligé de compléter ce vide en puisant dans son imaginaire? Plus de 40 ans plus tard, Walter N. Burns reprenait la même date de naissance et le même nom, ainsi que le lieu[4]. Curieusement, personne ne semblait se poser de questions sérieuses à propos de ce détail pourtant crucial d’un point de vu biographique. Comment pouvait-on faire confiance en Pat Garrett? Seulement parce qu’il avait été un homme de loi efficace en mettant hors d’état de nuire le Kid et ses amis? L’insigne de shérif ne fait pas de lui un auteur chevronné pour autant. Loin de là, d’ailleurs! Rappelons que Garrett n’était pas blanc comme neige, que ce soit avant ou après 1881. On sait maintenant qu’il a tué un chasseur de bison au cours des années 1870 selon des circonstances douteuses. Et une fois sa célébrité acquise, il semble s’être laissé emporter vers une certaine forme de déchéance. On le rapporte comme un amant de la bouteille et du jupon. D’ailleurs, Garrett finira assassiné en 1908 dans des circonstances qui demeurent encore très mystérieuses. Tout le monde a donc pris pour acquis cette bonne vieille légende, jusqu’à ce que l’auteur Ramon F. Adams se questionne en 1960[5]. Si cette date du 23 novembre 1859 est fausse, alors il faut des arguments solides pour corriger le tir. Il est évidemment plus facile de créer un mythe, qui ne repose d’ailleurs sur aucune preuve. Pour détruire ce même mythe, cependant, on exige toujours des preuves solides. Une tendance mystique, d’ailleurs. Prouvez-moi que les fantômes n’existent pas, dirait une âme mystique, alors qu’elle-même ne peut rien apporter de concret. Bref! Est-il possible de trouver des preuves après tout ce temps? À ce sujet, Adams écrivait : « Il semble étrange, cependant, qu’il [Upson] a choisi la date de naissance du Kid le même jour et le même mois que sa propre date de naissance, puisque Upson est né un 23 novembre, d’une année antérieure (1828). » Adams soulevait un point très intéressant. Le livre de Garrett, qui a été rédigé par son ami Ash Upson, autre alcoolique invétéré selon l’auteur Leon Metz[6], a été le premier à affirmer que la date exacte de la naissance de Billy the Kid était le 23 novembre 1859. Dans ce cas, il faut bien admettre que, ne possédant aucune information, Upson a décidé de laisser libre cours à son imagination. Et puisque l’imagination n’est jamais très loin de la réalité, il s’est sans doute laissé tenter en s’inspirant de son propre anniversaire. Si la date est fausse, alors comment croire au reste de l’histoire? Pour ce qui était du choix de l’année de cette naissance Upson n’a pas eu un calcul bien difficile à faire. Tout le monde savait que Billy avait 21 ans au moment de sa prétendue mort en juillet 1881. Pire encore, la légende voulait aussi que sa naissance ait été publiée dans le New York Times deux jours après, soit le 25 novembre 1859. Le premier à vouloir vérifier ce détail fut William V. Morrison, l’avocat de Brushy Bill Roberts. Le 14 juillet 1950, Ben Dalgin, directeur des arts et reproduction pour le New York Times, écrivait ceci à Morrison en réponse à sa demande : « Nous avons cherché parmi les éditions en question et n’avons pu trouver aucune annonce d’une quelconque naissance. »[7] Une fois encore, cette constatation ne prouve pas que la légende mentait, mais seulement qu’il n’y a rien de tangible pour l’appuyer. Adams ajoutait aussi : « Le Kid est supposé être né à New York, le 23 novembre 1859, mais aucun papier officiel n’a jamais été trouvé pour appuyer cette date. » S’il n’est pas né à cette date ni dans cette ville, alors quand? Et où? Est-il au moins possible de trouver une information valable et digne de ce nom? Au fil des années, certains auteurs ont avancés plusieurs alternatives, comme par exemple le 9 juillet 1859 et même à des années qui semblent très peu plausibles, faisant du Kid un enfant ou un adulte trop âgé. Plusieurs livres à crédibilité douteuse ont été publiés durant une longue période, un phénomène qui s’explique sans doute par un désir de gloire de la part de leurs auteurs. Billy représentait une image tellement forte que plusieurs hommes auraient bien aimé le connaître et en faire leur ami, et voilà pourquoi plusieurs d’entre eux se sont mis à écrire n’importe quoi; à le voir dans leur soupe. Un témoignage le rapporte même en train d’aider une jeune institutrice à traverser une rivière à dos de cheval. Le phénomène n’est pas nouveau : on voit les légendes partout. Il n’y a qu’à se souvenir d’une certaine époque où on rapportait la présence d’Elvis Presley partout sur le globe. Il s’agit presque là d’un délire collectif. Et le phénomène n’est pas nouveau, car il se serait produit avec l’empereur Néron au 1er siècle de notre ère. Adams ne s’est pas prononcé ni sur la date ni sur le lieu de la naissance, mais il l’a ouvertement fait quant au nom du Kid. Selon lui, son véritable nom était Henry McCarty (ou McCarthy). Pour expliquer son hypothèse, il écrivait que : « Le père de Billy est sensé être mort quand le Kid avait trois ans, mais c’est un fait que sa mère s’est remariée à Santa Fe, Nouveau-Mexique, le 1er mars 1873, bien que la plupart des auteurs prétendent qu’elle s’est remariée au Colorado. Elle s’est mariée à William H. Antrim dans la First Presbyterian Church, par le Rév. D. F. McFarland, avec ses deux fils, Joe et Henry McCarty, comme témoins. Henry assuma plus tard le nom de William H. Bonney. » Est-ce possible? En effet, ce document d’archives est authentique. Adams se basait donc sur quelque chose de solide. Toutefois, c’est dans son interprétation que les choses se gâtent. Malgré tout le respect que je lui dois pour avoir combattu le mythe à plusieurs niveaux, Adams se base sur une preuve bien mince pour en arriver au nom de Henry McCarty. Pourquoi? Il s’agit là d’un document de mariage datant de 1873, alors que la naissance du Kid avait eu lieu quelque part en 1859, ou peut-être même en 1860. En 13 ou 14 années, était-il possible que le jeune garçon ait changé de nom? Dois-je spécifier qu’acte de mariage ne signifie pas acte de naissance? Et qu’est-ce qui prouve que cette femme était réellement sa mère? Tout ce que cet acte nous dit c’est que la mariée était accompagnée de ses deux fils : Joe et Henry McCarty. Mais était-ce véritablement ses fils? Toutes ces questions nous amènent vers l’alternative que proposait Brushy Bill Roberts en 1950. Au sujet de ses origines, il expliquait : « Mon grand-père, Ben Roberts, s’est établit à Nacogdoches, Texas, en 1835. En 1836 il a aidé Sam Houston à libérer le Texas du Mexique. Mon père est né à huit miles de Lexington, Kentucky, le 8 mars 1832. Il s’est battu lors de la Guerre Civile dans l’armée du Sud, sous les ordres de Ross jusqu’en 1863. Ensuite il s’est joint à Quantrill. Après la guerre il est allé vers l’ouest comme cow-boy. Le nom de fille de ma mère était Mary Adeline Dunn. Elle était native du Kentucky. Vers la fin des années cinquante [1850], mon père s’est installé à Buffalo Gap, dans le comté de Taylor, Texas. Je suis né à Buffalo Gap le 31 décembre 1859, à la dernière heure du dernier jour de l’année. » La version de Roberts bouleverse beaucoup de choses. Malheureusement, s’il est impossible de prouver que le Kid soit né à New York, le scénario se répète pour la candidature de Buffalo Gap[8]. Tout est donc possible. Cependant, ce qui est le plus surprenant dans le cas de Roberts, c’est qu’au moment de faire sa révélation, la majorité des Américains croyait encore en la vieille version, celle popularisée par Upson, Garrett et Burns. Donc, il devait être conscient qu’il soulèverait la controverse dès le départ. La question est : qu’avait-il à gagner en contredisant tout le monde? La facilité peut-elle expliquer cette préférence populaire envers la légende? Une paraisse intellectuelle? Vient un moment où on s’assoit sur nos idées pour ne plus en rediscuter. Le confort intellectuel s’installe et alors toute nouvelle idée, même avec de bons arguments, nous paraît futile et ridicule. C’est ce qui s’est produit dans le cas de Roberts. Quand il a voulu exposer ses preuves devant le gouverneur, le 29 novembre 1950, on a refusé de l’entendre. La population avait choisi de poursuivre dans sa croyance en une légende sans fondement. Pourtant, la version apportée par Brushy Bill Roberts devient tout à fait plausible, dans le sens où elle ne comporte aucun mensonge vérifiable ni erreur grotesque. Mais peut-on la prouver pour autant? Si Roberts avait été un imposteur ne se serait-il pas contenté de reprendre cette même histoire véhiculée par Garrett, Burns et les autres? En 1950, lorsqu’il a fait sa sortie publique, personne ne s’était encore vraiment donné la peine de vérifier la date ni le lieu de cette naissance. En fait, le premier à le faire fut Adams, en 1960. Bien qu’il ne croit toujours pas que le Kid ait survécu jusqu’en 1950, Frederick Nolan[9] s’est également intéressé de près à cette question. Il a même eu la patience d’éplucher le recensement de 1860 des 19 comtés de l’État de New York et il n’a trouvé aucune famille McCarty avec une mère, un père et deux fils. Toutefois, « un recensement de Manhattan de 1860 montre un Patrick, 30 ans; Catherine, 29 ans; Bridget, 7 ans; et Henry McCarthy, ce dernier ayant 1 an […] », dit-il. Plusieurs amoureux de la légende ont cru voir là le chaînon manquant. Par contre, Nolan se questionnait à savoir ce qui était arrivé à Bridget et pourquoi l’âge de Catherine ne correspondait pas. Encore là, tout est relatif, car on connaît les erreurs souvent nombreuses dans ce genre de recensements. Nolan racontait aussi qu’une femme du nom de Lois Telfer avait expliqué, au cours des années 1950, que le vrai nom était Bonney et que le père de Billy était l’un des frères jumeaux de Barnabas Bonney de Lyons, Comté de Wayne, New York. « Puisque les archives de Lyons remontent seulement jusqu’en 1880, il n’y a aucune façon de vérifier la validité de sa proposition ou de confirmer son affirmation que le Kid, le fils de William Bonney, est né à Brooklyn », explique Nolan. Les exemples comme ceux-là sont nombreux. Plusieurs personnes ont apportés leur propre version, si bien qu’on a raconté au fil des ans que le Kid était originaire de New York, du Missouri ou de l’Indiana. Au milieu de tout ce bordel, qui dit vrai? William A. Tunstill, un historien du Nouveau-Mexique qui s’est consacré au dossier de Brushy Bill, a pu retracer les affirmations que ce dernier a fournies à Morrison en 1949 et 1950. Dans une lettre datée du 2 novembre 1994, Tunstill m’écrivait : « J’ai inclus [dans l’enveloppe] une charte de la famille de Billy the Kid qui est le résultat de huit années de recherches pour faire ressortir la vérité au public. » Cet arbre indique que la grand-mère maternelle de Billy était une indienne Cherokee qui s’est d’abord mariée à un dénommé Bonney. De cette union est née Katherine (ou Catherine) Bonney, la demi-sœur de la mère de Billy qui, plus tard, l’a élevé comme son propre fils. Dans un second mariage, avec un homme nommé Dunn, cette même grand-mère indienne aurait donné naissance à Adeline Dunn, la mère biologique de Billy. Toutefois, Tunstill ne mentionne pas les pièces d’archives consultées pour pouvoir arriver à ce résultat. Et maintenant, qu’en est-il de son nom à la naissance? Si la légende s’est trompé avec le nom de Bonney et que des chercheurs s’obstinent à faire croire que c’était McCarty, alors il ne nous reste plus qu’à voir ce que Roberts avait à dire. Bonney ou McCarty? En fait, ni l’un ni l’autre. Le vieil homme a expliqué être né William Henry Roberts, nom qu’il a rapidement changé pour des raisons de sécurité. Son père était apparemment de tempérament violent et sa tante, Catherine, l’a élevé durant un certain temps en s’efforçant de le dissimuler à son père. Si Adams et les autres chercheurs en viennent à la conclusion que le vrai nom de Billy était McCarty, c’est parce qu’ils se basent surtout sur cet acte de mariage de 1873 et aussi sur les articles de journaux parlant de ce jeune homme peu de temps avant son arrivée dans le Comté de Lincoln. En effet, quand le Kid tua un dénommé Cahill en Arizona, en août 1877, il utilisait le nom de McCarthy, emprunté à sa tante, qui elle-même avait épousé un homme de ce nom avant son second mariage avec Antrim. Dans l’arbre généalogique de Tunstill on remarque que « Katherine Bonney » a connu un premier mariage avec un certain McCarty. De ce mariage, elle a même eu un fils nommé Joseph McCarty, celui que plusieurs chercheurs ont pris pour le frère ou le demi-frère de Billy, qui est donc le fameux « Joe » apparaissant à l’acte de mariage de 1873. Pourquoi Upson et Garrett ont-ils créé de toutes pièces les parties alors manquantes de la vie du Kid? Pour se rendre intéressant? Les chercheurs peu soucieux de la rigueur historique continuent de croire cette version, alors que, heureusement, la plupart n’y croient plus. Si Garrett et Upson avaient seulement admis ne pas savoir, on aurait sans doute gagné du temps et ainsi évité d’induire en erreur toute la population. Brushy Bill a expliqué à son avocat qu’à son arrivée dans le Comté de Lincoln, à l’automne 1877, il a lui-même affirmé être né à New York tout simplement pour brouiller les traces. Si on doit le croire sur ce point, alors l’information s’est probablement transmise par ses copains pour finalement se rendre jusqu’aux oreilles de Garrett et Upson. Ces deux-là n’auraient donc pas véritablement menti en mentionnant la ville de New York. En revanche, tout porte à croire qu’ils ont inventé la date du 23 novembre. En conclusion, peut-on maintenant répondre aux trois questions posées au début? Quand et où est-t-il né? Quel était son véritable nom à la naissance? Il n’existe aucune preuve précise pour répondre définitivement à ces trois questions. En ce qui concerne les éléments amenés par la légende on peut sans doute les rejeter pour les raisons que nous venons de voir. Bien que les informations fournies par Brushy Bill Roberts sont détaillés et beaucoup plus logiques, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut pas les prouver hors de tout doute raisonnable. Aucun acte de naissance officiel, par exemple. Rien. Il n’y a que sa parole. D’un point de vu objectif et impartial, on pourrait donc conclure en disant que le mystère n’est pas tout à fait complet, mais qu’on ne peut faire aucune affirmation définitive. Cependant, quand on approfondit les affirmations de Roberts concernant les autres événements de sa vie, plusieurs ont tendance à faire pencher la balance en sa faveur. Mais pour ces détails, donnons-nous rendez-vous dans un prochain article. [1] C’est J. H. Koogler qui publie l’article le 3 décembre 1880. Koogler était un ami de Huston Chapman, assassiné l’année précédente par des membres de la faction Dolan, les ennemis du Kid. L’auteur Frederick Nolan croit que c’est par colère suite à la mort de Jimmy Carlyle, victime présumée de Billy the Kid, que Koogler démarre sa campagne dans son journal où il écrit : « a powerful gang of outlaws harrassing the stockmen of the Pecos and Panhandle country, and terrorizing the people of Fort Sumner and vicinity. The gang includes forty or fifty men, all hard characters, the offscouring off society, fugitives from justice, and desperadoes by profession… The gang is under the leadership of « Billy the Kid », a desperate cuss, who is eligible for the post of captain of any crowd, no matter how mean or lawless… Are the people of San Miguel county to stand this any longer? » [2] Ne pas confondre avec la ville du jeu, la Las Vegas du Nevada. Ici, il s’agit de Las Vegas, Nouveau-Mexique. [3] The Authentic Life of Billy the Kid, Pat Garrett, 1882. [4] The Saga of Billy the Kid, Walter N. Burns, 1926. [5] A Fitting Death for Billy the Kid, Ramon F. Adams, 1960. [6] Pat Garrett, the story of a western lawman, par Leon C. Metz, 1974. [7] Alias Billy the Kid, William V. Morrison et C. L. Sonnichsen, 1955. [8] Robert Wettemann à Eric Veillette, 15 novembre 2004 : « Très peu de touristes viennent au Buffalo Gap Historic Village avec l’intention de trouver des informations concernant William H. Roberts, et de toute façon il y a peu de lien à faire entre notre site et « Billy the Kid ». Considérant que Buffalo Gap n’était même pas une vraie communauté jusque dans les années 1870, et que Roberts est supposément né ici en 1859, je suis vraiment sceptique à propos d’un lien, car il serait difficile, voir même impossible de trouver des actes de naissance, puisque la communauté n’existait pas à l’époque de sa naissance […] » Wettemann, directeur du programme d’histoire publique de Abilene, Texas, semblait tirer des conclusions un peu trop hâtives. On sait que dès 1857 il y avait des gens sur le site de Buffalo Gap, sans doute un camp de chasseurs de bisons. Il est d’ailleurs probable que le nom du village ait été donné seulement quelques années plus tard. Cela expliquerait donc pourquoi Brushy Bill connaissait l’endroit sous le nom de Buffalo Gap. Et il est aussi de notoriété public qu’en Amérique du Nord, au Québec par exemple, la date officielle de la création d’une ville ou d’un village ne correspond pas toujours à l’arrivée de la toute première personne sur les lieux. [9] The West of Billy the Kid, 1998, Frederick Nolan. | |
| | | Invité Invité
| | | | Berny Le dégoupilleur
Messages : 462 Date d'inscription : 16/12/2011 Age : 53
| Sujet: Enquète sur Billy the Kid Ven 20 Jan - 14:09 | |
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| | | J.B.Books Law in Abilene
Messages : 1957 Date d'inscription : 20/11/2011 Localisation : Sous mon chapeau.
| | | | J.B.Books Law in Abilene
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| | | | J.B.Books Law in Abilene
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| Sujet: Re: Billy the Kid Mar 14 Fév - 12:56 | |
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| | | J.B.Books Law in Abilene
Messages : 1957 Date d'inscription : 20/11/2011 Localisation : Sous mon chapeau.
| Sujet: Re: Billy the Kid Dim 18 Mar - 9:39 | |
| Billy the Kid’s body was supposedly carried from Pete Maxwell’s house and placed on this wooden bench for a wake. Does the bench contain blood that can prove, once and for all, who was shot? | |
| | | J.B.Books Law in Abilene
Messages : 1957 Date d'inscription : 20/11/2011 Localisation : Sous mon chapeau.
| Sujet: Re: Billy the Kid Ven 13 Avr - 17:03 | |
| Billy-the-Kid et la guerre du comté de Lincoln 1878 - 1879 - La guerre des Ranchs Le "Kid" arriva dans la région au moment où trois grands éleveurs, John Chisum, Alex McSween et John Tunstall, nantis de gros capitaux britanniques, prétendirent se réserver le monopole des prairies de la région. A ce groupe de capitalistes s'opposa un groupe de petits fermiers dont les maigres troupeaux furent balayés par les dizaines de milliers de bêtes à cornes des "Rois du Bétail". Les petits éleveurs se réunirent derrière L.G. Murphy et Jimmy Dolan qui décidèrent de défendre leurs intérêts à n'importe quel prix. John Chisum, Alex McSween John Tunstall L.G. Murphy Jimmy Dolan L'enjeu de la lutte fut le plus grand district des U.S.A. de l'époque, celui de Lincoln qui s'étendait sur 240 kilomètres de l'Est à l'Ouest, et 275 du Nord au Sud. Les affrontements qui opposèrent les deux clans prirent le nom de "The Lincoln County War". Précédé de sa réputation de tueur, Billy the Kid fut engagé par Chisum et McSween. Un Anglais du nom de Tunstall fut tué par une patrouille dirigée par Jim Dolan. Un peu plus tard, durant le printemps 1878, le Kid et onze hommes de Chisum capturèrent deux hommes qui avaient participé au meurtre de Tunstall. Le Kid et un certain McClosky prirent le chemin du ranch Chisum avec leurs prisonniers mais seul Billy y arriva. Il expliqua qu'un des prisonniers s'était emparé du revolver de McClosky et l'avait abattu pour prendre la fuite; il avait donc été forcé de les abattre (il est en fait probable que Billy abattit les prisonniers de sang froid et tua McClosky parce qu'il s'opposait au meurtre de deux hommes sans défense). Quelques jours plus tard, James Brady, shériff du Comté de Lincoln, et son assistant George Hindman se lançèrent à la poursuite de Billy pour l'arrêter et le faire juger. Parvenus près de la maison où était réfugié le Kid, ils furent abattus par ce dernier avant d'avoir pu descendre de cheval. Succéda à Brady le deputy sheriff Marion Turner. En juin 1878, ce dernier réunit un groupe de 35 hommes décidés à mettre un terme au règne des Rois du Bétail et de leurs mercenaires.. Ainsi s'opposèrent les mercenaires de Chisum, les Regulators, à des volontaires désireux de maintenir un semblant d'ordre, les Vigilantes. Le premier choc entre les deux forces survint dans un étroit canyon. A l'issue d'une intense fusillade, 25 des 65 mercenaires du Kid furent tués. Turner perdit 5 de ses 35 volontaires. Les Regulators battirent en retraite. Après deux jours d'embuscades, les deux forces furent réduites à 25 hommes de chaque côté. Les deux forces demandèrent des renforts; le Kid à Chisum et Turner à l'armée U.S. L'armée arriva la première sur place avec deux compagnies de fantassins noirs et le 9ème régiment de cavalerie. Le Kid et ses mercenaires se réfugièrent à Lincoln, dans l'immense demeure d'Alex McSween. La battisse fut transformée en forteresse. Durant trois jours et deux nuits, la fusillade fit rage autour de l'immeuble. Au troisième jour, le shériff ordonna l'incendie de la maison et les assiégés furent contraints de sortir. 12 furent tués, dont McSween, tandis que les Vigilantes perdirent 2 des leurs. Billy et une dizaine de survivants prirent la fuite. La victoire des forces de l'ordre ne mit pas un terme à la guerre. A l'automne 1878, le Kid totalisait une douzaine de victimes officielles. Il fut alors l'auteur d'un crime fatal, celui de Morris Bernstein, employé de l'Agence Indienne de Mescalero et dépendant directement de Washington. Crime fédéral, ce meurtre fit de Billy un individu recherché, non plus des juridictions locales, mais dans l'ensemble des Etats de l'Union. Le Kid se réfugia dans la région de Fort Sumner où il prit la tête d'une bande de voleurs de bétail. Les éleveurs réagirent en nommant shériff un "dur" du nom de Pat Garrett, avec mission spéciale d'en finir avec le "Kid". Après diverses embuscades et fusillades, Billy fut capturé, en 1881, et emprisonné à Santa Fe, capitale du territoire, où il fut condamné à être pendu, le 13 mai suivant, à Lincoln. Transféré à la prison de ce lieu, il s'en évada, le 28 avril 1881, après avoir tué ses deux gardiens. Texte: Les batailles célèbres de l'histoire En complément un cour métrage sur le sujet... https://wabilene.forumgratuit.org/t670-billy-the-kid-the-lincoln-county-war#2856 | |
| | | thomas sackett Le ferrailleur
Messages : 157 Date d'inscription : 27/11/2011 Age : 64 Localisation : le saloon a Langtry
| | | | LLOYD Acme
Messages : 2042 Date d'inscription : 26/12/2011 Age : 60 Localisation : Robin Springs
| Sujet: Re: Billy the Kid Ven 13 Avr - 17:51 | |
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| | | Berny Le dégoupilleur
Messages : 462 Date d'inscription : 16/12/2011 Age : 53
| Sujet: Re: Billy the Kid Mer 18 Avr - 16:43 | |
| Tunstall store | |
| | | Skeeter Lewis
Messages : 154 Date d'inscription : 14/12/2011
| Sujet: Re: Billy the Kid Ven 20 Avr - 18:05 | |
| Il y a deux ans j'ai vu ce photo. C'est un posse. On dit que Pat Garrett est a gauche et Billy the Kid est a droit. Un deputy montre un revolver a Billy. Est-il authentique? D'habitude je suis suspicieux de tel speculation - mais je crois que, dans ce cas, c'est la verite. Que pense-tu? http://www.angelfire.com/nm/boybanditking/pageBillyPicture.html | |
| | | Berny Le dégoupilleur
Messages : 462 Date d'inscription : 16/12/2011 Age : 53
| Sujet: Re: Billy the Kid Ven 20 Avr - 18:48 | |
| Il est vrai le personnage de gauche ressemble fortement a Pat Garrett;quand a Billy c'est difficile de se prononcer vu la qualité de la photo... Mais si l'on se base sur la posture des 2 personnages de droite, l'explication parait plausible... | |
| | | Berny Le dégoupilleur
Messages : 462 Date d'inscription : 16/12/2011 Age : 53
| Sujet: Re: Billy the Kid Sam 21 Avr - 8:52 | |
| Pat Garrett and Billy The Kid,26th dec,1880 D'après certains spécialistes du sujet,il ne s'agirait ni de Pat Garrett ni de Billy The Kid.... Voici leurs arguments: 1 Billy a un visage trop si l'on compare par rapport a la photos que l'on connait de lui. 2 Le Kid portait un chapeau a larges bords lors de son arrestation,ce qui n'est pas le cas sur cette photo. 3 Le Kid et sa bande auraient été transférés en chariot et non a cheval. 4 Ou sont les autres prisonniers sur la photo,car dans la bande capturée, il y avait notament Dave Rudabaugh qui était également très connu à l'époque. 5 Il y avait peu de chances qu'il y ait un photographe sur place a l'époque car le plus proche se situait à Albuqerque. 6 Lors de sa capture,Billy n'avait pas un cheval de couleur gris mais sa jument bai. 7 Pat Garrett avait de très grandes jambes, ce qui n'est pas le cas sur cette photo. 8 Durant la poursuite, il avait une énorme tempete de neige,le sol devrait donc etre recouvert d'une épaisse couche de neige. 9 La photo aurait été prise en 1880 or plusieurs chevaux tournent le tete,la photo aurait due donc etre floue par rapport aux techniques de l'époque. Je reconnait que certains arguments sont très légers,maintenant c'est a chacun de se faire son opinion... Je pense que,comme dans la plupart de ce genre de photos,ce sont pas les personnages cités. | |
| | | Munny
Messages : 269 Date d'inscription : 13/01/2012 Age : 43 Localisation : Ambly, Belgique
| Sujet: Re: Billy the Kid Jeu 26 Avr - 12:47 | |
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| | | J.B.Books Law in Abilene
Messages : 1957 Date d'inscription : 20/11/2011 Localisation : Sous mon chapeau.
| Sujet: Re: Billy the Kid Jeu 26 Avr - 21:10 | |
| Billy the Kid ??? This photo could be Billy the Kid and Mariano Ulibarri. | |
| | | Munny
Messages : 269 Date d'inscription : 13/01/2012 Age : 43 Localisation : Ambly, Belgique
| Sujet: Re: Billy the Kid Ven 27 Avr - 6:37 | |
| Je connais assez bien Luke L. Short et je ne connais pas cette photo. De plus je ne savais pas qu'il avait croisé le kid. Il vivait au Colorado en 1880 (Leadville principalement) en provenance du Nebraska (1879). Il parti en juin vers l'Arizona. Rien dans ce que j'ai lu ne dit qu'il a fait un passage par le Pecos (Texas). Maintenant c'est peut-être un homonyme... | |
| | | Munny
Messages : 269 Date d'inscription : 13/01/2012 Age : 43 Localisation : Ambly, Belgique
| Sujet: Re: Billy the Kid Ven 27 Avr - 6:46 | |
| La winch du Kid (paraît-il): | |
| | | J.B.Books Law in Abilene
Messages : 1957 Date d'inscription : 20/11/2011 Localisation : Sous mon chapeau.
| Sujet: Re: Billy the Kid Jeu 3 Oct - 18:35 | |
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| Sujet: Re: Billy the Kid | |
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| | | | Billy the Kid | |
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